C’est dans l’atmosphère du Name Festival, au cœur du 9-9 Bis à Oignies, que Skylab a rencontré Skinny Bouddha aka Quentin, artiste visuel et sonore en perpétuelle mutation. Graphiste, calligraphe, musicien et surtout VJ, il incarne une nouvelle génération de créateurs hybrides.. Rencontre avec un maître du live audiovisuel et de la création numérique.
Pour Skinny Bouddha, le VJing est avant tout un échange : « Il suffit d’un regard, d’un sourire échangé pour relancer l’énergie. » Ce lien direct avec le public guide son travail en temps réel. Même sous la pluie, c’est la réceptivité des spectateurs qui donne le ton. Une sensibilité précieuse dans une discipline encore méconnue du grand public. Formé au graphisme, passionné de typographie et de design interactif, Skinny Bouddha a d’abord exploré la musique électronique avec des outils comme Ableton Live avant de passer à la création visuelle en live. Le VJing s’est imposé comme un langage complémentaire pour donner corps à son univers sonore :« C’était une suite logique. ». Mais il déplore un manque de dialogue entre DJs et VJs, ces derniers étant souvent relégués à l’arrière-plan d’une scène qui ne les regarde pas. À l’occasion du Name Festival, Skinny Bouddha présente un dispositif singulier : des capteurs de mouvement attachés à son corps transforment ses gestes en données visuelles. Une façon de « danser avec les images », de faire fusionner le numérique et le charnel, l’intuitif et le technique.
Ce VJing immersif offre une expérience unique où chaque geste devient image, chaque vibration devient forme.Au-delà de la scène, Skinny Bouddha enseigne la calligraphie contemporaine et le type design.Dans ses performances, il intègre ses travaux manuels en scannant ses planches pour les animer numériquement. Grâce au morphing visuel, ses lettres deviennent mouvements, matière graphique en perpétuelle transformation. Une manière de reconnecter l’art numérique à l’encre et au papier. Résidant entre Paris et Berlin, Skinny Bouddha nourrit sa créativité des territoires qu’il traverse, des scènes locales et des artistes qu’il rencontre. « Ce n’est pas mon environnement qui évolue, c’est moi qui bouge.».Ce mode de vie nomade influence profondément sa pratique, entre concerts, résidences artistiques et projets collaboratifs.
Polyvalence ou survie créative ?
Sa polyvalence artistique n’est pas un choix, mais une adaptation. De la musique au graphisme en passant par le numérique, Skinny Bouddha a multiplié les outils pour rester libre dans ses expressions. « Si j’étais resté bloqué sur la typographie, je m’y serais sûrement épanoui. Mais j’ai suivi ce qui m’animait. », Aujourd’hui, il rêve de laisser une trace : être une référence, même discrète, pour ceux qui cherchent à comprendre les croisements entre VJing, musique et design.
Avec ses performances techno-poétiques et ses croisements entre gestuelle, visuel et son, Skinny Bouddha s’impose comme une figure de la création audiovisuelle contemporaine. En alliant émotion, technologie et narration visuelle, il redessine les contours du spectacle vivant. Un artiste à suivre, dans la nuit comme sur la toile. Retrouvez l’intégralité des interviews réalisées dans le Skylab de ce samedi 24 mai 2025, à l’occasion du Name Festival, en replay ici :
Cet article s’inscrit dans le cadre de l’émission "ÉCHOS DES ONDES", diffusée chaque 4éme mardi du mois sur radio Campus Lille.de 16:00 à 17:00. À travers cette chronique, nous prolongeons notre exploration de l’actualité culturelle locale, mettant en lumière les initiatives, les créations et les voix qui font vibrer notre radio et le territoire.
|Par Petrouchka
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