2023 l'Année Ferré

Il y a 30 ans disparaissait Léo Ferré l'un des plus grands poètes, compositeurs,interprètes français du 20ème siècle.
Radio Campus et l'émission Balade lui rendent hommage dans une série de rendez-vous « l'Année Ferré » tous les jeudis à 13h.
Avec de nombreux documents sonores inédits, on plonge dans l'univers Ferré : ses coups de cœur, ses coups de gueule, ses textes, ses musiques, ses chansons, ses potes, ses interprètes...
Anarchiste monégasque........
Dès1948 il compose « Paris Canaille, Jolie Môme, le Piano du pauvre » qu'il chantera à l'Ecluse, la Rose rouge, l'Arlequin, Milord l'Arsouille et d'autres petites scènes parisiennes de l'époque.
Léo de Hurletout, comme on l'appelait à ses débuts, est un descendant naturel des romantiques souvent exaspérant dans ses postures scéniques il triture les mots de la vie, les mots de la mauvaise vie.
Il partage un moment le gîte d'André Breton le poète de l'Amour Fou, il chante la faim, la misère et en vraie graine d'ananar poursuit inlassablement ses deux obsessions l'armée et la religion.
Poète vivant il ressuscite les poètes morts.
Rien de trop beau pour faire revivre Rimbaud, Villon, Verlaine, Apollinaire, Baudelaire et illustrer son amour de Paris. Il interprète Luc Bérimont, le « pauvre » Rutebeuf, Pierre Seghers. Il met en lumière Cesare Pavese « La mort viendra et elle aura tes yeux ».
Sa révolte viscérale est permanente. Chanteur de variété ? Pourquoi pas mais pas dans le sens du poil, ni consensuel, ni charmant, avec ses contemporains il rugit. Le grand Ferré ne guérira pas de sa blessure ancienne l'abandon de la musique la vraie, la grande la classique mais Mozart, Beethoven, Debussy, Ravel, Bartok, Satie restent dans ses bagages.
Il rencontre Aragon et Elsa, la fusion est magique et nous laissera entr'autres « l'Affiche rouge, l'Etrangère, Est-ce ainsi que les hommes vivent ». Plus tard avec Paco Ibanez il célébrera Federico Garcia Lorca. Son fidèle ami, Jean Roger Caussimon, lui offrira trois chefs d'oeuvre de sensibilité « Mr William, Comme à Ostende et Le temps du Tango » .
Eructant sa colère, aboyant sa révolte et clamant sa tendresse c'est sa rage de convaincre qui fait face au public : « La Mémoire et la Mer, Thank you Satan, Madame la Misère le Bateau Ivre » et aussi « C'est extra, la The Nana , Avec le temps » marqueront cette
période.
Adouci par l'âge l'ermite se réfugie en Toscane près de Sienne. Sous la garde de ses oliviers il continue d'imprimer ses affiches et republie ses livres. Chaque matin il allume sa « Celtique ». Chanter il le fera jusqu'à son dernier souffle.
Une voix s'est éteinte le 14 Juillet 1993.
Tous les jeudis à 13h c'est « l'Année Ferré sur Campus »