Le lundi 16 janvier 2017, les Amis du Monde Diplomatique de Lille organisaient une conférence débat à Villeneuve d’Ascq : « Uber, Airbnb, Blablacar... : l’économie de l’avenir ? » avec la participation de Stéphane Sirot et Matthieu Lietaert.

Enfants, on nous explique quand on sort de table qu’il ne faut jamais partir les mains vides... Ce serait dommage d’effectuer un trajet entre la salle à manger et Uber, Airbnb, Blablacar... : l’économie de l’avenir ? Stéphane Sirot et Matthieu Lietaert #Intégralesla cuisine à vide, alors qu’il reste tant de vaisselle sale à ranger et qu’on est muni de bras pour la porter. Avec la Silicon Valley, dont certains ont remarqué récemment que ses entrepreneurs étaient obnubilés par les services qui pouvaient remplacer leur maman, c’est un peu pareil. On nous encourage à combler le moindre espace inoccupé et la moindre parcelle de temps mort en participant par là-même à la bonne marche de l’économie.

Pourquoi rentrer chez soi à pied sans prendre sur son chemin un colis qu’on livrerait à un voisin ? nous demande Amazon, qui envisagerait selon le Wall Street Journal de lancer aux États-Unis le service « On my way », dans lequel les particuliers remplaceraient les entreprises de livraison pour le dernier kilomètre. Cette solution lui permettrait de réduire des frais de logistiques qui s’envolent. Pourquoi, alors qu’on roule seul dans sa voiture, ne pas accepter de prendre un collègue ou un passant qui se rend au même endroit ? nous propose Uber.

 

Pour écouter ou bien télécharger la conférence Débat en mp3 cliquez les écouteurs => {mmp3ex}www-radio-campus.univ-lille1.fr/ArchivesN/LibrePensee/AMD170116.mp3{/mmp3ex}
Pour toute diffusion radio, merci de citer Radio Campus Lille, de nous informer, cela nous fera plaisir.

#Intégrales, c’est la mise en ligne des documents originaux, dans leur totalité, non retouchés, diffusés lors des émissions de Radio Campus Lille. Document libre d’usage, suivant le respect du droit des auteurs.

Quoi de commun entre Uber, Airbnb, Blablacar ou Drivy ?

Ces plateformes sont les fleurons de ce qu’on appelle l’« économie du partage » ou « collaborative ». Uber, Airbnb, Blablacar... : l’économie de l’avenir ? Stéphane Sirot et Matthieu Lietaert #IntégralesCes pratiques économiques en vogue ont été rendues possibles par les nouvelles technologies : Internet et les réseaux sociaux. Est-ce qu’elles ne représentent pas l’avenir à la fois souhaitable et inévitable, de telle façon qu’il faudrait simplement les réguler ? D’ailleurs, est-ce qu’elles ne vont pas dans le sens de l’intérêt des consommateurs : souplesse, réactivité, « convivialité », et même caractère écologique ? Pourtant, des problèmes importants se posent, de deux types, au moins : d’abord, quelles sont les conditions de travail et les droits de ceux qui travaillent, sans statut, pour certaines plateformes ? Il semble qu’elles font plutôt penser au passé qu’à l’avenir...

Ensuite, une société fonctionne aussi grâce aux impôts qui permettent l’existence de services publics, qui eux-mêmes rendent possible l’activité économique. Or, qu’en est-il de ces nouvelles formes d’activité économique au regard de l’impôt ? Bref, avant de se précipiter vers tout ce qui est « moderne », « nouveau », « numérique », il faut sans doute réfléchir, examiner, faire le tri pour voir quel est le meilleur parti que l’on peut tirer des progrès techniques, des opportunités qu’ils offrent, et éviter les régressions qu’ils peuvent favoriser.

STÉPHANE SIROT, historien français, enseignant l’histoire politique et sociale du XXe siècle à l’Université de Cergy-Pontoise et l’histoire et la sociologie du syndicalisme et des relations sociales à l’Institut d’administration des entreprises de l’Université de Nantes
et
MATTHIEU LIETAERT, docteur en sciences politiques, coréalisateur du film The Brussels Business, co-fondateur de l’habitat groupé L’Echappée et co-fondateur du supermarché participatif BEES Coop, auteur de Homo Coopérans 2.0 – Changeons de cap vers l’économie collaborative.

The Brussels Business - La vidéo

Le fil du débat
- Présentation

- 4mn30 Matthieu Lietaert - Une autre économie
Historique
Les acteurs de la mondialisation
Les nouveaux réseaux
Le Libéralisme
13 mn l’économie collaborative. Sur le plan politique aucun débat.

- 23 mn Stéphane Sirot - L’économie collaborative et les sociétés salariales
La contre offensive contre les salariés
Economie collaborative et lutte des classes
1936-1946 L’évolution du salariat
33 mn Uber, la fin du compromis fordien
36 mn Dé-construction du salariat
39 mn Syndicalisme
42 mn Prolétariat - Robotariat. Le retour au 19 ieme
45 mn De la suppression des emplois
48 mn Réaction du corps social

- 51 mn Le futur, 3 solutions
Survie et adaptation
Réformisme
Retour au droit à la paresse

- 53 mn Matthieu Lietaert - Rappel sur l’économie du partage

- 57 mn QUESTIONS 1
63 mn Robotisation
70 mn Réponses de Stéphane Sirot
Que peut faire le Syndicalisme ?
Les révoltés d’UBER
Pouvoirs politiques
Réaction d’UBER
Démembrement des droits sociaux
80 mn Revenu universel

- 83 mn QUESTIONS 2
Revenu universel
Réponse de Matthieu Lietaert - Organisons la contre hégémonie

- 91 mn Réponse de Stéphane Sirot
L’obsession de la notation
De la sacralisation du travail

- 94 mn QUESTIONS 3
De l’union contre UBER
Capitalisme numérique et économie
Economie collaborative
99 mn Réponses

- 101 mn QUESTIONS 4
Le nouvel ordre économique mondial
Résistance Belge aux changements des droits sociaux
106 mn Se ré-approprier la 4 iéme révolution industrielle
Economie collaborative et financement des services publics
Obsolescence programmée

- 109 mn Réponse de Matthieu Lietaert
Régularisation - Biens communs

- 116 mn Réponse de Stéphane Sirot
Utopisme, confrontation au système social dominant.

BONUS :

« Tous entrepreneurs » ? Chauffeurs Uber : au volant avec les prolétaires 2.0, « entrepreneurs » pour 3,5 euros de l’heure - Sur BASTAMAGG

Ils travaillent plus de 60 heures par semaine et gagnent moins que le Smic. Ce sont les chauffeurs VTC. Ils seraient autour de 20 000 en France. L’arrivée de la plateforme numérique Uber a suscité espoirs et vocations pour de nombreux exclus du marché du travail. Et la marque a tout fait pour attirer de nouveaux « partenaires ». Derrière les promesses d’autonomie et d’activités rémunératrices, beaucoup découvrent la précarité, le salariat déguisé sans protection sociale, l’endettement et, au final, une nouvelle forme de soumission. Aujourd’hui en lutte, certains chauffeurs s’apprêtent à attaquer Uber en justice pour travail dissimulé. Reportage auprès de ces « uberusés » en colère.

Ils portent des costumes-cravates classieux, conduisent des berlines noires étincelantes aux vitres teintées et font pourtant des courses pour moins de 5 euros. « T’imagines ! On est moins cher que la RATP », lâche Ali, la quarantaine fatiguée en montrant une Peugeot 508 éclatante. Si quatre passagers font une course de 7 euros, ça leur revient à 1,75 euros par personne. »

Depuis plusieurs mois, la colère gronde sous les capots contre les plateformes numériques de mise en relation entre passagers et chauffeurs, Uber bien sûr, en tant que leader incontesté du secteur, mais aussi Snapcar, Le Cab, Chauffeurs privés ou MarcelCaB.
La suite : http://www.bastamag.net/Chauffeurs-Uber-quand-les-proletaires-2-0-sont-au-volant

Les débats des Amis du Monde Diplomatique, c’est gratuit et c’est du sérieux, on en a de la chance à Villeneuve d’Ascq.

PREUVE  A propos d’Uber, vous avez manqué :

Les débats de l’ULB, avec cultures d'europe - l’ubérisation du monde va-t-elle bouleverser nos vies ?
C’était le 23 février 2017 à 20h au Campus du Solbosch, bâtiment K, amphithéâtre Henri La Fontaine.
Avec Luc Ferry, essayiste et philosophe, ancien ministre de l’Éducation nationale français.

"Cette "infrastructure du monde" qu’est le Web a permis l’apparition d’une économie dite "collaborative", celles que symbolisent des applications comme Uber, Airbnb ou BlaBlaCar. Selon l’idéologue Jeremy Rifkin, elles annoncent la fin du capitalisme au profit d’un monde de gratuité et de souci de l’autre. N’est-ce pas, tout à l’inverse, vers un hyper-libéralisme, vénal et dérégulateur, que nous nous dirigeons? Certaines perspectives ouvertes par les innovations techno-scientifiques sont enthousiasmantes, d’autres effrayantes." (L. Ferry). Il est urgent de débattre de ces questions qui engagent l’avenir de nos sociétés démocratiques.
Le débat sera animé par Guy Haarscher, philosophe et professeur émérite de l'ULB.

Prix d’entrée : Extérieurs: 10 EUR - Membres ULB, UAE, CEPULB, Extension ULB, Seniors, Demandeurs d'emploi (sur présentation de la carte) : 5 EUR - Étudiant·e·s (sur présentation de la carte): GRATUIT - Les tickets d'entrée sont disponibles le soir même de l'événement
Source : http://www.ulb.ac.be/debats/

Luc Ferry ? Sur le travail ? Ouaf !


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